Mot de l'auteur :Bonjour (bonsoir),
Je reprends une fanfiction écrite il y a quelques années avec en perso The Gazette, mais ayant perdue le fil de l'histoire, et la pression des lectrices, je l'ai arrêté, et là j'ai décidé de la réécrire avec les 2PM et ma nouvelle pensée !
Résumé :Ok TaekYeon a passé presque toute sa vie en étant aveugle, mais à vingt-deux ans, il décide
de se faire opérer et retrouve la vue. Seul problème, son bonheur sera de courte durée. Hallucinations, fantômes et yaoi au rendez-vous.
Chapitre premier :Je m’appelle Ok TaekYeon. J’ai vingt-deux ans et j’habite dans une des banlieues de Séoul, près de son centre. On pourrait presque dire que ma vie est banale. Je vis avec ma mère, mon père étant décédé, et mon frère vient souvent nous voir.
Il est adorable et toujours attentionné envers moi. Il s’appelle ChanSeong et il a vingt et un an. Ma mère répète souvent qu’on se ressemble mais je ne faisais que vivre pars l’entente de leurs voix, de leurs rires, et de leurs odeurs.
On est vraiment proche tous les deux. Il me dit souvent qu’il aime s’allonger à mes côtés et que je passe ma main dans ses cheveux. Ses cheveux étaient doux et plutôt long comme les miens, sauf que je n’en connaissais pas la couleur. Il me disait de sa douce voix : « Nos cheveux ont la couleur de ce que tu vois ». Alors j’ai toujours pensé que cette couleur était vaste, sans fin et sans joie.
Mais bientôt j’en aurais le cœur net. Je verrai enfin leurs visages, leurs teints, leurs couleurs, leurs sourires, leurs larmes. Et je me verrais enfin, pour la première fois depuis que j’ai cinq ans.
Je m’appelle Ok TaekYeon et je suis aveugle depuis que j’ai cinq ans. J’ai perdu mon sens après un accident dans un chantier où je rendais visite à mon père, de l’acide a violemment attaqué mes yeux. Et grâce à l’évolution de la médecine, j’ai pu me faire opérer. J’ai eu une greffe de cornée.
Et je suis en ce moment même chez le médecin qui s’apprête à ôter mon pansement, après ces deux semaines, qui furent longues malgré mes dix-sept ans sans voir. De par l’excitation, la peur, et si je n’aimais pas ce que j’étais devenu, et si je devenais fou. J’en étais conscient et malgré moi ça me hantait.
***
- Je vais enlever votre pansement.
Je sentais les mains du médecin qui se posaient de chaque côté de mon visage tremblant. Mes mains étaient crispées sur mon jean. Mon frère et ma mère étaient là. J’entendais leurs respirations. Et je sentais le doux parfum fruité de ma mère qui avait sa main posée sur mes poings crispés.
J’avais trop chaud, je pensais que j’allais tomber dans l’inconscience. Mes cheveux collaient sur mon front et ma nuque. Ma peur grandissait alors que le médecin enlevait enfin mon bandage.
- Ouvrez doucement les yeux.
Mes paumes étaient moites. Doucement, je sentis la main de mon petit frère se poser sur la mienne. Puis celle de ma mère sur l’autre, ainsi que ses lèvres sur ma joue.
Je fus pris d’un élan de panique. Mon corps entier se mit à trembler, je fus pris de spasmes. Mon souffle était devenu rapide et incontrôlable.
Je sentis une goutte chaude glisser le long de ma joue. Je pleurais. Sans m’en rendre réellement compte, je pleurais.
- Docteur ! C’est normal ?
J’imaginais le visage de ma mère. Enfin celui que je me rappelais. Je voyais un visage inquiet, apeuré tout comme sa voix habituellement douce.
- Oui, ne paniquez pas. C’est tout à fait normal. Calmez-vous et respirez lentement avant d’ouvrir les yeux.
- On est là pour toi chéri.
Sur ces belles paroles, je sentis la main de ma mère serrer encore plus la mienne. Après plusieurs minutes, ma respiration redevint normale.
- Voila. Doucement.
…Doucement…
Bercé par le souffle des deux êtres que j’aimais le plus, j’ouvris lentement les yeux. Mes yeux papillonnèrent un long moment. Je ne voyais rien bien distinct, mais juste des formes troubles. Je clignais des yeux encore et encore, cherchant à me dégager de ce trouble, avant de voir une lumière vive dans mes yeux l’un après l’autre.
- Comment voyez-vous ?
- Trouble…
Je sentais l’excitation malgré moi monter en moi. Le médecin eu un petit rire, avant d’expliquer les formalités à ma mère.
- Vous devez veillez à ce qu’il mette trois fois par jour….
- Hyung !
Je voyais l’ombre de mon frère devant moi, l’ombre était proche et comme je sentais son parfum je jugeais qu’il était penché devant moi, son visage proche du mien. Tout en souriant, je levais main qui toucha son visage que je sentis se détendre en un sourire que je savais tendre. Ses mains se posèrent sur mes joues et ses lèvres sur mon front.
- Je suis tellement heureux pour toi !
- Merci Chan !
***
Je me levais une nouvelle fois de mon lit, avant de me raviser une fois encore. Je laissais mes mains partir devant mes yeux, les éloignant, les rapprochant, les regardant. Elles étaient grandes et fines. Je voyais quelques veines bleutées les teinter. Mes bras étaient musclés, et longs, montrant eux aussi quelques veines. Ca faisait deux heures que ça durait. Je soupirais avec un bruit impressionnant, avant de regarder mes jambes. Mon pantalon noir les rendait fortes et musclées. Je n’en pouvais plus. Je tombais dans un mutisme dégradant. Depuis que je voyais, je ne m’étais toujours pas vu. Regardé, admiré. Je refaisais sans cesse le même geste. Je me levais pour aller dans la salle d’eau mais me ravisais toujours au dernier moment et m’écroulais sur mon lit. Et si je ne m’aimais pas, et si je devenais complètement fou. J’avais déjà réfléchit à tout mais pourtant mon cœur battait encore trop vite.
Dans un dernier battement où je cru mourir, tellement il était puissant, je me levais d’un pas déterminé. Je gardais les yeux clos en avançant d’un pas tremblant jusque devant le lavabo où j’y posai mes mains pour qu’elles arrêtent de trembler. Ma poitrine était douloureuse. Mon cœur battait beaucoup trop vite pour un simple être humain. Mais il était temps. Je pris une grande et douloureuse inspiration. Lentement, j’ouvris les yeux. Je restai surpris, la bouche légèrement ouverte. Je restais figé devant mon reflet. Les larmes aux yeux, je posais une main sur ma joue. Mon visage était fin, mon nez et mes lèvres aussi. Mes yeux étaient surpris et proprement dessiné. Mes sourcils étaient épais mais entretenu grâce à mon frère. Souriant, je vis une rangée de dents joliment alignées(1). En m’attardant sur mes cheveux, je voyais que j’avais les oreilles légèrement décollées, mais je le savais déjà, Chan me taquinait de temps en temps avec ça.
Je n’arrivais pas à me remettre de cette image. Je reculais et observais mon corps. J’étais grand, musclé. Si je pouvais me le permettre, je dirais bien foutu. Cette pensée me rire tout seul. J’avais fait un pas énorme en avant.
***
Je posais mes lunettes de soleil sur mes yeux avant de sortir du cabinet médical. L’ophtalmologiste m’a dit que je devrais encore porter des lunettes de soleil pendant quelques semaines de plus, le temps d’habituer mes yeux à toutes ces couleurs vives et magnifiques. Je longeais en souriant le couloir avant d’arriver devant l’ascenseur. Je sortais juste d’une consultation chez le psychologue. Ma mère, mon frère et mon médecin m’y avait obligé. Je n’aimais pas l’idée de déballer ma vie dans les moindres détails. Mais en y pensant, regagner la vue pourrait rendre certains complètements fous, surtout après avoir passé autant de temps dans le noir. On m’a dit que je pouvais avoir des hallucinations, que c’était normal et que voir une personne pour en parler me ferait rien que du bien et m’aiderait à réapprendre certaines choses. Parce qu’il fallait que je réapprenne les couleurs, à les différencier, à visualiser les choses, à me débrouiller tout seul.
J’ai l’air d’un petit garçon de cinq ans qui découvre les choses. Ça me fait plutôt sourire. Je suis tellement heureux. Et maintenant je peux regarder ma mère, j’aime la fixer, la regarder, l’admirer. Elle est tellement belle. Et mon frère, on ne se ressemble vraiment pas pour tout dire, mais il est beau. Il a toujours un beau sourire et des yeux pétillants.
Je m’arrête dans un petit magasin pour y acheter de quoi manger pour ce soir. Mon frère doit terminer plus tôt ses cours donc on mangera tous ensemble, tous les trois. Et voilà qu’une demi-heure plus tard, j’en sors chargé comme pas possible avec cinq sacs.
Je décide malgré tout de rentrer à pied. Je marche tranquillement. J’aime voir, malgré mes lunettes de soleil, le visage des gens. Voir toutes ces couleurs, voir leurs visages renfrognés, souriants, ou complètement dans les nuages. J’aime voir les arbres bouger sous la force du vent et perdre leurs feuilles colorées et le ciel devenir plus sombre. Tout ça me parait être le paradis.
Je baisse le regard et ferme les yeux un court instant, inspirant fortement, sentant les gens passer à mes côtés sans qu’ils me voient. Et j’ouvris les yeux, doucement, un sourire aux lèvres.
Mais mon cœur s’arrêta de battre quand je vis devant moi un homme. Il était à même pas deux mètres de moi. Il ne bougeait pas et me fixait sans sourciller. Mais ce qui me surprit surtout, ce fut sa beauté. Il avait des cheveux couleur d’ébène. Ses lèvres étaient fines et sans la moindre expression. Ses yeux étaient arrondis et sombres. Sa peau était trop pâle, mais ça le rendait encore plus séduisant. Pas la moindre expression n’apparaissait sur son visage.
Je tombais soudainement au sol, bousculé par une personne qui me tendit la main en souriant.
- Excusez-moi !
Le soleil cachait son visage, et je dû plisser des yeux pour ne pas avoir mal. Je détournais alors le visage le cœur battant, cherchant l’homme qui me faisait face quelques minutes auparavant. Je finis par attraper la main de l’homme penché vers moi et me relevais avec mes sacs. J’étais comme déçu. De quoi ? De l’avoir perdu de vue ? Qu’il ai subitement disparu sans avoir su qui il était ? Aurais-je rêvé ?
- Vous allez bien ?
Je semblais ailleurs et mis un certain à me réveiller. Je pris enfin le temps de détailler l’homme me faisant face. Un sourire timide barrait son visage. Il avait un regard pétillant avec une pointe de gêne. Son sourire et sa joie de vivre apparente me fit moi-même sourire.
- Oui, ne vous inquiétez pas.
Il pencha la tête sur le côté comme pour voir si je disais vrai. Me faisant ainsi sourire. Il baissa alors son regard sur mes sacs.
- Je peux vous aider ? Pour m’excuser, vous avez l’air encombré.
Etant surpris je mis un temps à réagir avant de répondre tout naturellement par un hochement de tête. Tendant un bras, il me prit trois sacs et marcha à mes côtés.
- Je m’appelle Lee JunHo mais JunHo suffit.
- Ok TaekYeon, mais appelez-moi Taek.
Un énième sourire, et on engagea une faible discussion. Devant chez moi, je m’arrêtais. J’étais surpris, le temps avait passé si vite.
- Et voilà, c’est ici, merci.
Ses yeux s’agrandirent.
- Wow ! Ça ce n’est pas une petite maison de pauvre.
Sa phrase me fit rire en toute légèreté.
- Vous voulez venir boire un verre ?
Mais pourquoi j’ai dit ça ! JunHo tourna son visage éternellement souriant vers moi et répondit un « oui » joyeux.
Je le laissais donc entrer en premier par le portail. Mais avant d’y entrer aussi, je revis ce visage. Ce visage pâle et sans expressions apparentes qui me fixait. Un frisson me parcouru, me faisant trembler de la tête au pied.
- Tout va bien ?
Sursautant, je me retournais l’air de rien avant de suivre mon invité. On posa les sacs dans la cuisine et je l’invitais à s’asseoir en lui proposant un soda. Je le voyais scruter la maison dans les moindres recoins, un sourire aux lèvres.
***
Après avoir discuté une bonne heure, je l’invitais à rester manger. Il avait accepté avec un beau sourire. Il m’aida quand même à préparer le diner. Il posait plein de questions sur mon « histoire ». Et il levait de temps à autre des regards étonnés vers moi ou lâchait une note surprise. On continua ainsi à parler jusqu’à ce que la porte d’entrée se fasse entendre. Ma mère venait de rentrer.
- Je suis rentré.
Je sentis JunHo se contracter de timidité.
- C’est ma mère.
On lâcha notre occupation et je présentais mon ami à ma mère. Et c’est ainsi qu’on se retrouva à trois à préparer le diner. Ma mère lui posait de nombreuses questions. J’ai ainsi pu apprendre qu’il vivait à deux quartiers d’ici, et qu’il travaillait pour une entreprise de commerce international, mais en bas de l’échelle.
La sonnette de la porte d’entrée se fit entendre, nous faisant tous les trois sursauter puis rire. Je posais mon couteau et prit le bras de mon ami pour accueillir le cœur battant, mon frère. Et d’un geste fébrile, je portais ma main tremblante sur la poignée avant d’ouvrir et ne voir rien d’autre que mon frère.
Je perdais mes yeux sur son visage, oubliant presque JunHo qui attendait derrière la porte, il s’était stoppé sur une photo de famille ancienne. Mais mon attention revint vite à Chan qui me souriait avec tendresse. Mon cœur battait trop vite, comme si il cherchait à me quitter. Après toutes ces années, je reconnaissais ses traits de visage qu’il avait gardé depuis son enfance. Ses cheveux étaient teintés de rouge et ils paraissaient lisses et doux. Ses lèvres fines s’étiraient en un tendre sourire.
- Hyung !
Il s’approcha de moi et me prit dans ses bras, ses cheveux me chatouillant le visage, alors qu’une larme perlait sur mon visage. Mon visage perdu dans son cou, je fixais le portail devant moi. Je vis alors encore cet homme. Derrière le portail, il avait toujours la même expression, c’est-à-dire impassible. De loin je pouvais clairement voir qu’il était plutôt musclé mais il était assez fin et plus petit que moi. Je ne savais pas qui il était et pourquoi il me fixait ainsi. Un long frisson me parcouru. Chan a dû le sentir car il a resserré son étreinte et il passait à présent une main dans mon dos comme réconfort.
Il ne devait pas exister, il me faisait penser à un enfant, son visage était enfantin mais plus étrangement je le trouvais beau.
Je décidais de fermer les yeux comme pour me cacher de ces images. Le vent froid caressa mon visage et j’ouvrais alors les yeux. Un cri effroyable sortit de ma gorge et je bondis en arrière, finissant par terre. En ouvrant les yeux, son visage était face au mien, à même pas dix centimètres du mien. Mon petit frère me regarda surpris.
- Qu’est-ce-qui se passe ?
JunHo venait de se montrer et me présentait une nouvelle fois sa main.
- Rien, rien.
Je me penchais pour regarder derrière et mon frère et l’inconnu n’y était plus. Un soupir de soulagement m’envahit alors que mon frère entrait dans la maison en fermant la porte d’entrée. Ma mère accourue dans l’entrée, son tablier toujours sur elle et une spatule dans la main.
- Qu’est-ce qui se passe ?
Elle nous regardait tour à tour, et s’arrêta sur moi avec un regard inquiet.
- JunHo ?
Le ton surpris de mon frère cassa l’ambiance inquiète et tous les regards se tournèrent vers lui. JunHo et Chan se regardaient surpris avec une pointe d’interrogation sur le visage.
- Oh ! ChanSeong ? Ca faisait longtemps !
Ils s’approchèrent l’un de l’autre, avant de se donner une franche accolade. Puis voyant nos regards interrogatifs, Chan me sourit.
- On était dans la même classe au lycée.
Après une longue discussion pour les retrouvailles on passa à table. J’ai ainsi pu apprendre beaucoup sur mon frère et ses années périlleuses. La soirée fut bonne et joyeuse.
J’en aurais presque oublié l’inconnu aux cheveux d’ébènes et au visage enfantin.
J’aurai pu entièrement l’oublier si tout le reste ne s’était pas produit.
(1) j’étais obligé de le mettre !