N E V E R W I T H O U T Y O U .

Tout est si blanc autour de moi. Les murs que je frôle dans ces longs couloirs, les draps dans lesquels je me plonge, les vêtements que je porte. Blanc, tout est blanc. Pourquoi ressembler au paradis, alors que c’est tout bonnement l’enfer. Enfermé depuis bien trop longtemps pour avoir gardé la notion du temps. Des frêles poignets mutilés attachés tous les soirs, pour ne pas que je leur échappe. Il y a bien longtemps que j’ai perdu ce sourire que tu aimais tant. Avoir tout le temps quelqu’un derrière le dos, qui surveille nos moindre faits et gestes. Ici j’ai perdu toute indépendance et intimité. On me suit, me surveille où que j’aille. Pour éviter une fois de plus que la lame rencontre mon poignet, que mes doigts se glissent dans ma gorge, éviter que je me donne la mort par n’importe quel moyen. On veut me tenir en vie dans un monde qui ne me convient plus. Alcool et drogue ont comblé le vide que tu as laissé. J’ai vendu mon corps, dormi dehors, tenté le suicide avant de te rencontrer. Tu avais sauvé l’homme que j’étais jusqu’à présent. Aujourd’hui que tu n’es plus là, j’ai tout reprit mais cette fois dans le but de me détruire. De me détruire jusqu’à me haïr. Au point de détester le reflet que je vois dans le miroir. Le sang sur mes mains je le vois toujours. Tu savais bien que sans toi je perdrais pied alors pourquoi avoir voulu m’abandonner ? Je ne voulais pas, je n’ai jamais voulu. Je t’aimais, j’aurais tout fait pour te garder tu le savais. Quand tu me souriais, quand tu me prenais dans tes bras, quand tu me parlais de ta douce voix j’étais le plus heureux des hommes. Mais le bonheur a eu toutefois une fin. Au moment où je t’ai senti chaque jour un peu plus loin de moi. Puis tu avais sous-entendu un départ, et je n’étais pas prévu dans ce derniers. Je n’avais pas voulu y croire. J’ai tenté de te convaincre de rester, mais tu ne m’avais pas écouté. Alors je n’avais plus rien dit jusqu’à ton départ, mais j’y pensais chaque jours. La peur, la colère me rongeaient. Puis la veille tu étais venu me dire au revoir. J’avais paniqué, la seule idée de me retrouver à des kilomètres de toi m’était insupportable. J’avais éclaté en sanglot, mes membres tremblaient. Tu m’avais alors annoncé que si tu partais c’était uniquement ma faute. Mes crises de jalousie, étaient devenues trop pesantes. Mes rapports de force te faisaient souffrir. J’avais secoué ma tête en répétant « Non ». Tu t’étais alors mis à ma hauteur « Je vais partir Alexander, c’est définitif. Si tu m’aimes comme tu le prétends tu ne peux pas me forcer à rester » Voici les paroles exactes que tu m’avais dites. J’avais remplacé mes « non » par des « s’il te plaît ». Tu m’avais demandé de m’arrêter, ça avait été la première fois que je t’avais vu énervé. J’avais alors crié « NON ! » et mon coup était parti. J’avais perdu tout contrôle de moi même. J’avais continué à frapper ton corps étalé par terre. La rage avait remplacé mes larmes et tes cris de douleur avaient alerté la voisine. Quand elle était arrivée ton souffle avait quitté ton corps. Même si tout m'accusait j’ai toujours nié auprès de la justice que de mes poings je t’avais tué. Toutes les nuits j’en pleure encore, je t’aimais plus que tout au monde, pourquoi avoir voulu me quitter ?