CHAPITRE 4 - Because of you.

Elle se leva de bonne heure ce jour-là. Pas par sa propre volonté, mais parce qu’un rayon de soleil filtra à travers ses rideaux mal fermés. Le rayon tombant juste au niveau de ses yeux. Elle fit mine de pouvoir dormir encore un peu. Puis mis un oreiller sur son visage. Mais elle le savait elle était déjà réveillée. De rage elle jeta l’oreiller à travers la pièce. Et resta allongée histoire de se calmer. Mais rien n’y fit. Elle bondit alors hors de son lit. Enfila un bas de jogging, un sweat un peu trop grand et parti courir histoire de se défouler.

Quand cette journée allait-elle finir ? Elle était fatiguée moralement et physiquement. Tant de choses en une seule journée…et elle n’était pas encore finie.
Au commencement, un jour comme un autre en apparence. Puis tombe du ciel un Ji hoon. Et voilà qu’elle se mettait à pleurer sur l’épaule d’un nouveau voisin qu’elle connaissait encore moins que celui qu’elle s’apprêtait a affronter.
Elle inspira un grand bol d’air et leva le poing pour frapper à la porte mais s’arrêtait en cour de route. Qu’allait-elle bien pouvoir dire ? D’un autre côté elle n’avait pas à se justifier de quoi que ce soit envers qui que ce soit…
Elle frappa. Pas de réponse. Elle allait frapper à nouveau quand il ouvrit. Il avait troqué sa tenue de sport pour une tenue plus décontractée. Sweat et jean. Il s'écarta à peine pour la laisser entrer et frôla (intentionnellement?) son bras. Elle se sentait mal à l'aise. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû venir finalement.
L’appartement était agencé de la même façon que le sien. La décoration était plus sobre, épurée. Dans des tons blancs et crème. Il disparut dans la cuisine. Elle, restait là, n’osant pas bouger sans qu’on l’y invite, se demandant si elle allait rester.
De l’eau qui bout. Des bruits de vaisselle que l'on sort. Elle se dit alors que parfois le mignon voisin d'en face doit rester le mignon voisin d'en face.
Dans le salon il y avait une sono d'enfer, du genre professionnelle. Sur les murs des photos. Sa curiosité la poussa à les étudier de plus près. S’était lui mais, sans être lui. Il y avait quelque chose de changé. Vu la façon dont ces photos étaient encadrées, elles avaient beaucoup d’importance pour lui. Prise par l’analyse de ces trésors elle ne l’entendit pas regagner la pièce. Il posa un plateau sur la table, sans bruit. Puis se glissant derrière elle…

Après deux bonnes heures d’entrainement, il quitta le centre de Taekwondo qu’il fréquentait régulièrement depuis cinq mois. Il fit ensuite une heure de jogging dans un parc proche de chez lui. Après toute ces années sont corps était toujours en bonne forme. Il y mettait un point d’honneur. Une habitude qu’il gardait de sa vie passée.
Il s’arrêta enfin pour s’étirer. Il avait aussi pris l’habitude d’être observé par les autres joggeurs qui enviaient surement son physique et par les joggeuses, qui s’il ne prenait pas cet air si sérieux l’aurais déjà abordé plus d’une fois. Ses étirements fini il décida de rentrer. En route il s’arrêta à une épicerie pour acheter un repas à chauffer au micro-onde. Il savait cuisiner mais en avait perdu l’habitude. Vivre seul l’avait vraiment changé. Alors qu’il entrait dans la cours il vit le camion des déménageurs. Il fit un signe de tête au concierge, ne voulant pas s’empêtrer dans une discussion sans fin et inintéressante de surcroit. Le concierge. Il était toujours là pour surveiller les allée et venues de tout le monde. Et s’empressait de faire son rapport à qui voulait bien l’écouter. La seule et unique fois où il s’était fait coincé par cette commère de lui avait servi de leçon. A présent il l’évitait comme la peste. Faisant mine d’être pressé où qu’il aille. Il monta les deux étages qui le séparaient de son appartement quatre à quatre croisant des déménageurs dans les escaliers.
Il n’était pas d’une nature curieuse et ne se posait donc aucune question. Il se doucha longuement pour dénouer ses muscles. Puis passa des vêtements confortables. Il était tout juste midi. Il mangea rapidement son repas instantané devant la télé sans vraiment la regarder. Puis il attendit. Voyant chaque heure passer. Treize heures. Il avait dit l’après-midi mais ne s’attendait pas à ce qu’elle vienne si tôt. Quatorze heures. Il aurait peut-être dû donner une heure précise. Quinze heures. Il commençait à guetter les bruits sur le palier mais avec les allées et venues des déménageurs ce n’était pas simple. Quinze heures trente-sept minutes il entendit enfin un bruit de clé. Il se précipita pour ouvrir sa porte. Elle était là certes, mais pas seule. Décontenancé il riait nerveusement ne sachant pas trop quoi dire. Et refermait sa porte aussi sec. Il aurait dû s’en douter. Le savoir. Le deviner. Cela ne faisait qu’un mois qu’elle avait emménagé. Il se disait qu’il aurait le temps de mieux la connaitre. Et il se dit qu’il avait surement bêtement laissé passer sa chance. Il se dit alors que quelques années plus tôt ce serait elle qui se serait jeté à ses pieds. Non en fait, quelques années en arrière il ne l’aurait jamais remarqué. Car s’était ce genre de fille. Pas plus jolie qu’une autre, mais une fois que vous la connaissez elle devient beaucoup plus attirante. Charmante et désirable. Il ne comprenait pas trop pourquoi mais il voulait être plus proche d’elle. Et maintenant…
Il entendit frapper. Cela ne pouvait être qu’elle. Il le sentait. Que faire ? Il se sentait honteux et minable. Mais il ouvrit. Elle avait quelque chose de changé. Ses cheveux étaient défaits. Ondulés. Son visage paraissait plus doux. Sans un mot elle se faufila à l’intérieur et instinctivement il en profita pour frôler don bras. Finalement elle était là. Il ne savait pas s’il devait être satisfait ou… peu importe. Il alla préparer du thé. Quand il revint dans le salon elle était toujours debout. Elle regardait ses photos. Elle ne l’avait pas entendu revenir. Il déposa doucement le plateau et s’avança vers elle…

" -Tu t’intéresses à mes photos Mlle Kim ?" Chuchote-t-il à mon oreille
Je sursaute et prends une pose défensive ce qui le fait sourire. Il soupire en regardant lui-même les photos par-dessus mon épaule et ajoute " c’est du passé tout ça " Une pointe de nostalgie dans la voix.
Il retourne à son plateau et sert le thé avec douceur. Ses gestes sont précis et mesurés. Ses mains grandes, sont fines et calleuses. Comme celles des éternels perfectionnistes répétant inlassablement le même geste. Versant le breuvage bouillant dans les tasses il est concentré sur ce qu’il fait.

"- Tu connais...mon nom ? Hasardais-je

-Les boîtes aux lettres. Répond-t-il sans lever les yeux.

Il repose doucement la tasse devant moi et tire une chaise pour que je m'installe.
Je ne bouge toujours pas alors il me pousse doucement et me fait asseoir.

-Désolé je n'ai pas de gâteux à te servir. Je n'aime pas les sucreries, alors je n’en achète pas souvent.

- Ça ne fait rien. Nerveuse, je porte rapidement la tasse à mes lèvres pour justifier mon silence.

-Atten... "

Mais trop tard!! Distraite comme je le suis toujours, je viens de me brûler méchamment la langue.
Je sors la sors en grimaçant, et il parait amusé bien qu’inquiet.
Il retourne à la cuisine et revient avec un bout de glace dans un torchon.
Ma langue me fait horriblement mal et je fais, de l’air avec ma main pour tenter de soulager la sensation de brûlure.
J’allais lui prendre le glaçon, mais il repousse ma main et s'accroupit en face de moi et commençant à l’appliquer doucement, sur ma langue toujours tirée.
Quelle scène improbable!! Moi assise sur une chaise les bras ballants d'étonnement et lui accroupi devant moi, me procurant des soins si attentionnés.
Il ne me regarde pas et est une fois encore très concentré sur ce qu'il fait.

" -Tu es vraiment la fille la plus étourdie que j'ai rencontrée jusqu'à maintenant." dit-il en souriant et deux grandes fossettes apparurent de chaque côté de son visage.

Je me rends alors compte qu'on est très proche.
Et pour la première fois j’observe réellement son visage. En détail.
Il a une cicatrice à peine visible sous l'œil gauche, et quels yeux!! Ils me détaillent l'air sérieux. Je ne bouge pas. Il sourit, soudain gêné de la faible distance qui nous sépare.
Je vois alors ses dents couleur perle, bien blanches et alignés, sa bouche se relevant en un petit rictus du côté gauche. Où, juste au-dessus de sa lèvre supérieure gauche trône un grain de beauté malicieux.
Je détourne les yeux avant qu’il ne me surprenne en pleine contemplation.
La douleur s'atténue rapidement. Il me tend le reste de glace que je mange. Vieille habitude. Je contemple ma tasse de thé d’un regard méfiant. Tu m’as brûlée saleté ! è_é

" -Tu désires peut être boire autre chose ? Un jus de fruit ? De l’eau ?

-Tu n’aurais pas quelque chose de plus fort ? Je me sens d’humeur à boire.

- Euh. Si je dois avoir. " Dit-il à moitié surpris à moitié étonné.

Il repart en cuisine et revient avec deux canettes. On commence à boire et à discuter.
Il me dit qu'il est coréen tient qu'elle surprise!! <_< et que d'ailleurs, mon nom fait coréen aussi.

" - J'ai été adoptée. Je ne sais pas d'où je viens et je n'ai jamais cherché à savoir. "

Ma réponse catégorique plombe un peu l'ambiance.

" -Au fait je ne sais pas comment tu t'appelles !! Dis-je pour passer à autre chose.

- Je m'appelle.... *Dilululi Dring Dring* (un oscar pour les bruitages!!)

- Excuse-moi " Je sors mon portable de ma poche et enlève la batterie ! Je suis radicale parfois u_u

Il parait surpris mais ne dit rien, et on continue à boire en silence sans vraiment se regarder mais sans se fuir du regard non plus. Un ange passe...

" -Tu as dit que s'était du passé " dis-je en désignant de la tête les photos aux murs.

Certaines, avec fond blanc et éclairage adéquates, ont l’air professionnelles [i]oh mon bébé si seulement tu étais là pour voir ça~ *q* D’autres, apparemment prises lors de concerts, semblent plus amateur.
On y voit donc mon charmant voisin, parfois seul, parfois avec d'autres mecs. Encore des chinois? Ou plutôt... des coréens!!

" - Wow, on dirait que tu avais vraiment un bon groupe ... Je veux dire, de niveau professionnel. Tu avais l'air heureux. dis-je en me levant pour mieux regarder. Curiosité quand tu nous tiens…

- Ce ne sont que des photos… On peut avoir l'air de plein de choses sur une photo.

- Qu'est-ce que tu faisais dans le groupe?

- J'étais rappeur. Et accessoirement Leader.

- Ah oui, quand même!! Je revins m'asseoir tournant ma chaise face à lui

-Oh! Tu ne m'as toujours pas dis comment tu t'appelles!!

Il rit pour de bon cette fois dévoilant ses dents nacrées et blanches, et fait mine d'essuyer une larme.

- J'ai bien cru que tu avais oublié. Je m'appelle Jung...Yun Ho Jung.
C’est quoi cette présentation à la James Bond là? enfin bref <_<

- Enchantée M. Jung dis-je en lui tendant la main

- Moi de même Mlle Kim répondit-il en la serrant. Kim... Kim comment au fait?

- Émilie.

- C'est un joli prénom.

- Hum, merci. Mais bon, tout le monde m'a toujours appelée Kim. Tout le monde sauf lui..

- Alors je vais aussi t'appeler Kim, si ça ne te dérange pas.

- Fait comme il te plaira...Yun Ho. Et sinon ton groupe, pourquoi ça s'est fini?
Son regard se rembrunit.

- C’est.. Compliqué. Une autre bière?

-Oui. Il revient de la cuisine et pose deux cannettes supplémentaires sur la table. Je lisais.

-Iii-teuh ?

-Nan xD " Haï-teuh ". Hite! Désolé je n'ai plus de bière française.

- Française ou pas, je sais la boire, c'est l'essentiel." Dis-je en l'ouvrant.

On trinque. Je ne sais pas à quoi mais bon ! Au fait d'être voisins? À notre amitié naissante? Ou juste parce qu'on s'amuse bien tout compte fait?!
Après quelques bières coréennes on se détend un peu et on discute à n'en plus finir.

" - Depuis combien de temps es-tu en France?

- Ah!! >< J’ai toujours un accent?

- Oui un peu~ trop mignon ANG *u*

- Ça fait environ un an, mais je suis ici depuis un peu plus de 6 mois. J’ai souvent dû déménager... " Il ne finit pas sa phrase.

On boit. On discute. On discute. On Boit. On Boit. On boit…
Il emmène finalement un pack complet, las de faire des allers-retours.
J’apprends que lui aussi est en année sabbatique comme moi~ =D Il passe ses journées à faire ce qui lui plait. Du sport, chanter , se balader dans Paris, et danser.

" - Je fais aussi de la danse déclara-t-il

- Oh! Quel genre? Nan me dis pas!! Je le détaillais de la tête aux pieds...Du classique!

Il éclate de rire.

- Non mais ça serait amusant~ Je fais du poppin’

- Pop quoi?

Il se lève et effectue devant mes yeux ébahis quelques mouvements. Comment un corps aussi musclé peut-il exécuter des mouvements aussi fluides? O_o

- Tu es doué!! Dis-je en mimant des applaudissements.

Il salue son public et se rassoit.
Dans un coin du salon, j'aperçois un piano à moitié dissimulé sous un drap.

" - Oh! Fis-je en le pointant du doigt.

- Tu sais en jouer?

- ... Non? "

Il sourit, avant de s'y installer et commence à jouer quelques notes.
Je reste là, à l'écouter jouer cette mélodie si mélancolique. Puis il se met a fredonner. Il a une belle voix.

On peut percevoir les allées et venues des nouveaux voisins qui emménagent toujours, en cette fin d’après-midi. Son morceau fini, il enchaîne avec un autre tout aussi triste. Et sans m'en apercevoir, je m'assoupis au coin de la table, dans son salon l'écoutant jouer du piano, une cannette à moitié vide de " Haïteuh " dans la main et à côté, une tasse de thé refroidis à peine entamée.

" -OH NON!! " Je me relevais en sursaut.

BONK~ (bruitage de folie attention xD)

" -Aïeuuuh ! Je me tiens la tête et Yun ho se frotte le menton.Yun ho !désolée. " Qu'est-ce qu'il faisait au-dessus de moi aussi? =w=
Je tente de me lever mais le sol ne veut pas me porter. Ou alors j’ai légèrement trop bu ?

Il fait nuit ! La nuit est déjà tombée!! Qu’elle heure est-il? Combien de temps...

" -Kim... ça va?

-Non. Euh Si ça va. Je dois rentrer désolée. Ahhh pourquoi j'ai autant bu moi? T_T

Je me lève à nouveau prenant appuis sur la chaise. Mais ne tenant pas sur mes jambes Yun ho me soutient in extremis ! Au moins on peut compter sur lui! xD

" - Oh boy!! Ma tête~ sur le coup je ne sais pas si c’est dû à mon état alcoolisé ou au choc tête/menton avec Yun ho. Mon compte est bon là~ dis-je en rigolant.

- Je te raccompagne. Lol mignon jusqu'au bout.

-Non ça va aller merci. J’espère. Par contre, si tu entends un gros BOUM...viens me sauver~

D'habitude je tiens mieux l'alcool <_< mais là...quoi que vu le nombre de cadavres sur la table...j’ai (on?) a un peu abusé. Aller Kim!! Cinq pas jusqu'à la porte!!
" - Bon je me Warp*

- Pardon?

-WAAARP~ " dis-je en titubant jusqu’à la porte "

Du salon à la porte ça va. Je referme derrière moi, lui assurant que tout ira bien; Ou pas ?
Mais une fois dans le couloir, je dois me tenir à la rampe d'escalier non loin pour ne pas m’affaler de tout mon long. C’est là que...

" - OMO, Mika Noona!! (oh! grande soeur Mika!)

- Hein? Je me tourne la tête vers la voix et, descendant l'escalier à toute allure je vois encore un asiat'. Celui-là a une tête d'oiseau...

-Aigoo Noona ! In what state you put yourself ?!”(Dans quel état t’es-tu mise?)
Raah encore ce langage bizarre que je ne comprends pas là <_< ah oui!! du coréen? pff ><

Tête de moineau passe mon bras autour de son cou et me conduit, tant bien que mal jusqu'à ma porte saine et sauve Youpii xD. Il frappe et Ji hoon ouvre.
Et là je tombe littéralement dans ses bras. Je suis trop lourde pour tête de moineau x_x
Ji hoon lance un regard noir à mon " sauveur " qui après une courbette à 90° s'éclipse aussi vite qu'il est arrivé.
Ji hoon essaye de me soulever, mais je me dérobe glissant au sol. Je suis... tellement fatiguée... Et saoule ?

" - Nan..je suis trop lourde, tu ne peux pas me..."

Il sourit et me soulève dans ses bras. Yahou~je vole~ \o/
Il referme la porte du pied et prend déjà la direction de ma chambre, comptant surement me larguer dans mon lit comme Enola Gay avait largué sa bombe sur Hiroshima.

" -Non ! Ne m'allonge pas où je vais être malade". Marmonnais-je en me blottissant contre lui. J'entends alors, pour la deuxième fois de la journée, battre son cœur. Je me sens apaisée.
Et pour la première fois de cette longue et éprouvante journée je me sens bien.
Mieux qu'après avoir vu s'effacer le sourire de Vince, mieux qu'après avoir posé ma tête sur l'épaule d'un des nouveaux voisins, et mieux qu’après avoir passé tout un après-midi beuverie avec Yun ho et mon amie la Haïteuh qui m'a rendue si euphorique.

" - Ji hoon. Dis-je à moitié assoupie
- Ye Nae GaEul Ya " (oui ma GaEul) murmura -t-il. Fait pas comme si je comprenais ton langage là ><
Il me pose doucement sur le canapé, et s'assied à côté de moi. Je me blotti à nouveau contre lui, la tête contre son torse. Et il m'entoure de ses bras. Déjà, je suis ailleurs. Je me sens partir loin.
" -Ji hoon. Dis-je encore une fois d'une voix endormie. Il me serra un peu plus. J'entends son cœur. " Ji hoon "...je m'endors.

“Gaeul aime Ji hoon....Mika aime Ji hoon”.

CHAPITRE 5 – With You

Il ne restait pas beaucoup de temps il devait faire vite. Il l’a vu. Leurs regards se sont croisés … Et cela signifie que…Ils allaient bientôt arriver.
Il avait certes pris de l’avance mais elle était infime. Il ne pourra pas la protéger indéfiniment.
Il s’était promis de ne l’utiliser qu’en dernier recours. Mais si la situation tournait mal il s’en voudrait pour le restant de ses jours.
C’est à cela qu’il pensait quand on frappa à la porte...

Jour 1.
Observations. Individu sexe masculin. Type asiatique. Taille estimée 1m84. Niveau de dangerosité indéterminé. Lieu de résidence indéterminée. Provenance indéterminée.
Relation avec la cible… information indisponibles pour le moment. Fin de rapport.

Tout vêtu de noir il roule de nuit. Sans phares et à toute allure. Son adrénaline est à son maximum. C’est ainsi qu’il se sent vivre. En ce moment beaucoup de choses le préoccupent. Il doit se changer les idées. A cette pensée il accélère encore. Il est suivi il le sait. Pourtant ça l’amuse. La route se rétrécie il devrait ralentir mais il accélère encore. Il la connaît bien et la maitrise. Il fait une roue arrière. Elle ne l’a jamais laissé tomber. Un cavalier sachant ménager sa monture bien que mécanique ne crains rien ni personne. C’est ce qu’il s’est toujours dis. Il quitte la route et s’enfonce dans un bois. Ils l’ont suivi. Il sourit. Ils sont perdus à présent. Ici, c’est son territoire…

Le lendemain matin, j’avais une sacré gueule de bois. Je m’assis les yeux toujours clos. Malgré cela, je sentais ma tête tourner. Le chat me voyant réveillée sauta sur mes genoux, mais je le repoussai. Si je m’écoutai je l’aurai carrément shooté à travers le salon <_<
Ji hoon… Ma première pensée est pour lui. Ouvrir les yeux me demande un effort considérable. Si tout cela n’est pas un rêve (ou un cauchemar) est-il vraiment parti ? Non. Il vient de ma cuisine une odeur délicieuse…qui dans mon état est la pire des tortures. Je me recouche posant la tête sur l’accoudoir. Un bras se balançant hors du canapé. Le chat entreprend de me lécher les doigts. Il fait ça depuis qu’il est petit et même si je n’ai rien sur les doigts… Roh mais dégage idiot de chat ! Je me roule finalement en boule ramenant mes jambes sous mon menton, pour échapper à la cruelle lumière du jour…

Il venait d’arriver dans un pays qu’il ne connaissait pas. Dont il ne maitrisait absolument pas la langue non plus. Mais il devait la trouver. Avec le peu d’information qu’il avait… il ne savait pas combien de temps il lui faudrait, mais il fallait faire vite ou… non il réussirait.
Il monta dans un taxi. Dont il descendit presque aussitôt. Quel est donc ce pays ou on ne prend pas le temps de vous comprendre et de vous aider ? Il retourna dans l’aéroport, déambulant, ne sachant ou aller. Finalement il se dirigea vers le premier accueil qu’il croisa et demanda en anglais de l’aide à l’employée qui fit de grands yeux ronds. Elle lui répondit et lui indiqua la gare. Ses explications étaient très détaillées. Mais cet air effaré ne quitta pas son visage. Il la remercia et lui souris c’est alors qu’il crut la voir vaciller, comme un début de malaise mais elle se raccrocha à son comptoir. Il s’acheta une bouteille d’eau qu’il trouva très chère et la bu en deux gorgées. Acheta un billet de train comme lui avait dit l’hôtesse et monta dans le train.
Arrivé à Paris, il dû demander son chemin a plusieurs passants plus ou moins coopératifs. Il avait également déjoué le vol d’un pick-pocket et la victime très reconnaissante lui avait glissé un billet d’une monnaie inconnu qu’il finit par accepter tant on lui était reconnaissant. Passant devant un sans-abri peu après il lui donna. Celui-ci sursauta, tant il avait l’habitude d’être ignoré et méprisé de tous. D’autant plus que l’équivalent de deux cent euros en Livres ce n’est pas rien. Il finit par arriver près d’un parc. Il crut y reconnaitre une silhouette familière mais ne s’arrêta pas. Selon ses indications s’était bien cette rue mais…il décida de repasser plus tard et repris le métro. Guidé par le flux des voyageurs. Il descendait ou montait dans un métro sans savoir où il allait, bien qu’il ait un plan. Il fut lassé de cette vie sous terre et sorti enfin à l’air libre. La circulation était dense. Toutes les rues se ressemblent dans cette ville. Comment les gens font-ils pour ne pas se perdre se demanda-t-il ?
Il vit au loin un édifice transparent qui attira son attention. Il gravi les quelques marches en bois et posa sa main dessus. S’était froid. Il se rendit alors compte qu’il tremblait. Il leva la tête vers le ciel et aperçu la tour Eiffel. Jamais il n’aurait pensé qu’elle était si grande. Il la contempla un moment et fit quelques pas dans sa direction. C’est alors qu’il la vit. Ça ne pouvait être qu’elle. Mais comment ? L’avait-il vraiment trouvée ? Et si vite de surcroîts ? Alors qu’il réfléchissait, sans s’en rendre compte il avait lâché son sac et s’était mis à courir criant son nom…

" -Ga Eul ! Tu es réveillée ?

- . . .

-Je sais que tu es réveillée, je t’ai vu bouger. "

Alors pourquoi tu saoules comme ça dès le matin si tu sais que je ne dors plus ? Je sentis sa présence près de moi.

"-Tient, bois ça !

- . . . Je fis non de la tête.

- Aller bois !

- . . . Toujours non." J’enfouis ma tête sous un oreiller. De ma cachette, entrouvrant les yeux, j’aperçois Ji hoon. Il porte un bas de jogging noir et un débardeur blanc mettant, à ce que je vois, son corps en valeur.

Il se poste devant moi. Il est maintenant à contre-jour, me cachant le soleil.
Son regard se fait interrogateur. Un sourcil levé. Du genre " Tu ne vas vraiment pas m’écouter ? "
Je me retourne face au canapé pour ne pas le voir.

" -Kim GaEul ! "

J’eus un bref frisson quand il m’appelle par ce nom. Ou peut-être es ce le ton employé ? Mais je ne bougeais pas.
Il s’assit au bout du canapé. Je ne bouge toujours pas.
Je l’entends poser un bol sur la table basse. Je referme les yeux me disant qu’il a abandonné.
Mais soudain il m’attrape par la taille. Surprise, je couvre mon visage avec mes mains. Les yeux toujours fermés.
Il me redresse et me colle contre lui. Il est assez proche pour que je sente le dessin de ses muscles contre mon bras. Toujours " cachée " je croise les jambes en tailleur. Nos jambes se touchent. Il enlève une des mains qui couvre mon visage puis l’autre. Je baisse la tête.

" -Ya Kim Ga Eul ! "

Je secoue la tête au négatif. Il lâche mes mains que je remets automatiquement sur mon visage.
Il soupire et entreprend de démêler mes cheveux. Il les rassemble d’abord. Ses gestes sont doux.
Puis il les peigne grossièrement avec ses doigts. Sans me faire mal.

" -Ga Eul, ne fait pas l’enfant. " J’entends son sourire dans sa voix.
Il met finalement mes cheveux d’un seul côté de ma nuque et m’embrasse dans le cou. Surprise je couvre mon cou d’une main et ouvre la bouche, comme pour prendre de l’air. Il y met alors une cuillère pleine du bouillon qu’il a fait. Il m’a eue !!

" -Oh… Mais c’est bon ! Constatais-je surprise

- Bien sur c’est moi qui l’ai fait !

- C’est tiède. Fis-je avec une moue

- Ca ne le serait pas si tu n’avais pas fait un caprice. Je t’en ressers un bol. " dit-il en se levant et il repart dans la cuisine.

Je touche mon cou à l’endroit qu’il a embrassé. Je sens encore ses lèvres sur ma peau. Comme une marque… Je veux qu’il me fasse d’autres marques.

C’est le deuxième jour que je passe avec Ji hoon mais j’ai l’étrange impression qu’il a toujours été là. D’habitude quand quelqu’un que je ne connais pas viens chez moi, même certaines de mes amies, je n’aime pas qu’elles touchent à tout ou déambulent partout dans l’appart. Mais Ji hoon va et viens. Je ne me pose même pas de questions. Pourquoi ? Le chat semble l’adorer. Il le suit partout. Il ne fait jamais ça avec moi… Sauf quand j’oublie de le nourrir…

Il s’était arrêté et mis à couvert. Ils arrivaient. Alors qu’il s’apprêtait à sortir un objet de derrière son dos, il sentit une présence derrière lui. En à peine une fraction de seconde il était sur l’intrus une main sur son menton l’autre sur sa nuque près à la lui briser. Mais il le reconnu. Il soupira. A la fois agacé et soulagé. L’intrus le salua d’un sourire. Il avait bien failli tuer cet idiot !! Par signes ils établirent rapidement une stratégie. Les poursuivants étaient plus nombreux mais, eux, avait l’avantage de connaitre le terrain. Il gravit silencieusement une côte. Et soudain entendit le signal de son cadet. Il dégaina son sabre et trancha le ligament des bras et des jambes de tous ceux qui se trouvaient sur sa route. Ce qui était censé être un guet-apens se retournait contre leurs ennemis. De tous côtés il entendait des gémissements de surprise d’abord puis de douleurs. Il sentait le sang chaud sur ça lame et il ressentit une pointe d’excitation supplémentaire. Il avait pour ordre de ne pas tuer. Dommage. Ça enlevait de l’impact au message qu’il devait faire passer selon lui. Mais il obéissait. Il abaissa son passe montagne. Quelque chose n’allait pas. Il essuya du sang qui avait giclé près de son œil…et le lécha. Rien de tel que le sang de l’ennemi pour savourer une victoire. Enfin presque. Il planta son sabre dans le sol. S’appuya sur la garde et souffla un bon coup. Il commençait à être essoufflé. Déjà ? Huit heures d’entrainement n’était plus suffisant de nos jours… Il s’accroupit sortant son sabre du sol et essuyant des restes de sang et de terre sur le bras d’un malheureux qui gisait non loin. Il appela alors le nom de son cadet. Une fois. A la deuxième ce dernier apparu de derrière un arbre comme par magie. Mais il n’était pas seul. Et blessé. Il soupira. Fit la moue et observa la scène. L’autre menaçait de tuer son cadet. Franchement s’il avait dû le faire il l’aurait déjà fait. Il pencha la tête de côté, levant les yeux au ciel puis souffla de dépits. Devait-il tenter de sauver son cadet ? Ou les tuer tous les deux ? Qu’est ce qui serait le moins salissant ? Il regarda ses mains. Il portait des mitaines en cuir assorties à sa veste. Toute neuve. Il s’étira en se relevant et partis…

5 jours plus tard
Quatre jours passèrent. Ji hoon ne quitte pas l’appartement. Moi-même je ne sors que pour faire quelques courses. Le fait de ne pas sortir souvent, ne me change pas trop de d’habitude. Mais vivre avec quelqu’un comme Ji hoon… Vous allez comprendre u_u
En ce moment je n’ai pas de travail. Ce n’est pas parce que ma vie change subitement que le loyer bien que divisé par deux, va se payer tout seul ! Je m’installe donc dans ma cuisine lumineuse. Le soleil ne me donne plus mal à la tête. Plus jamais d’aprem’ beuverie avec le voisin, Yun ho…Enfin pas tout de suite !
Je m’assieds sur ma chaise habituelle, celle qui donne sur le salon. La cuisine est de style américain donc ouverte sur le salon. J’ai deux bars alors je n’utilise pas celui de la cuisine. En dessous du bar de la cuisine, côté salon il y a le canapé. C’est bien pratique je peux regarder la télé même de ma cuisine =D
Bref je prends le journal, à la recherche d’un job intéressant. C’est à dire pas beaucoup d’heures et assez bien payé. Oui ça existe ! Un genou ramené sous le menton, mon autre jambe se balançant dans le vide oui je suis petite ! Si je m’assieds bien au fond de la chaise mes pieds ne touchent pas le sol =_= " Famille… " Ji hoon a pris mes altères qui d’ailleurs prenaient la poussière dans un coin près d’une plante en pot. " Famille… " Il commence à s’entrainer avec, dans son habituelle tenue. J’ai nommé, jogging noir et débardeur blanc. " Famille… " Il est face à la télé qui passe un programme quelconque, que de toute façon il ne doit pas comprendre. Et donc, dos à moi. " Famille… " Quand il est bien échauffé … il enlève son haut. " Fam… "… Es ce possible d’avoir autant de muscles seulement dans le dos ? " F F F Famille… " Il a attaché ses cheveux en un mini chignon brouillon mais quelques mèches folles collent à sa nuque. Il transpire. " FAMILLE… " Une altère dans chaque main. Les bras à l’horizontale. Il les lèves au-dessus de sa tête les ramènent à l’horizontale. Les baisses le long du corps. " f.a.m.i.l.l.e… " Quand il fait une pause pour boire de l’eau et s’éponger un peu je détourne rapidement les yeux prenant je crois un air détaché ! " Famille… " … Mais je crois, j’en suis SÛRE il sait que je le regarde ! Je bave ? Finalement, il décide enfin que son corps a assez souffert, euh travaillé. " Fffff famille… " Ji hoon ruissèle de sueur comme s’il sort de la douche. Son petit manège a bien duré quarante-cinq minutes et c'est le quatrième jour de suite!! Il s’éponge avec sa serviette. " Famille… " Il la jette négligemment autour de son cou. Et se dirige vers la cuisine. Vers la cuisine. La cuisine. Je SUIS dans la cuisine ?! Ok Emi. Calme-toi. T’es chez toi non ? Tranquille. Calme. Respire. RESPIRE ! Je fais semblant de lire le journal prenant l’air le plus concentré possible. Rapprochant le bloc note et prenant le stylo. Mais sa seule présence me perturbe. C’est évident. Il en joue ? Peut-être. Il se poste derrière moi et se penche pour attraper un fruit. POURQUOI ? Alors qu’il pourrait faire le tour ? Je fais semblant de lire, je ne le vois pas. Il n’est pas la derrière moi. Je sens la chaleur qui émane de son corps, soumis à l’effort. Non. Je lis " famille… " Je rêve ? Il ne bouge pas pour manger son fruit… C’est clair maintenant il me provoque… Je m’enfonce dans mon siège pour qu’il ne me touche pas. Genre~ xD Il fait mine de lire par-dessus mon épaule. Tu ne sais même pas lire le français espèce de… Soudain je me rends compte que je lis la même phrase. Ou plutôt le même mot depuis le début " famille " !!! Ce n’est pas comme ça que le loyer va se payer KIM !! Je prends alors le bloc note et écris en anglais :

" - Qu’est-ce que tu crois faire là ? Il me prend la main. Celle qui tient le stylo et la dirige pour écrire.

- De quoi parles-tu ?

- Ne joue pas avec moi. D’agacement je me mords la lèvre. Cette fois ci il prend le stylo et commence à noter.

- Je ne vois pas de quoi tu… "


Je relève la tête. Il est toujours debout derrière ma chaise, penché au-dessus de moi. Son visage est juste au-dessus du mien. Il ne bouge pas mais me regarde droit dans les yeux. Avec un air de défi ? J’attrape les deux pans de sa serviette le forçant, pas tant que ça en fait à se rapprocher. Il ne sille pas. Il entrouvre les lèvres comme s’il allait dire quelque chose. Mais je change subitement d’avis et le « relâche » reprenant ENFIN la lecture de mon journal. Non mais oh ! Ton cinéma ne marchera pas avec moi !.

" Famille… cherche jeune fille sérieuse et bien élevée pour baby-sitting. Deux enfants de six et quatre ans. Un garçon, une fille. Aller les chercher à l’école, les faire goûter et aide aux devoirs. Références exigées… "

Je n’ai pas vu quel fruit il a pris. Mais son haleine avait des effluves acidulés. Une pomme.