Quand vous vivez a l'étranger, loin de votre ville de naissance il vous arrive parfois de vouloir a tout prix être chez vous. Un instant dans une journée ou vous donnerez tout pour être dans votre chambre quand la nuit tombe ou dans le jardin quand un rayon de soleil apparaît. Même si je suis a l'initiative de ce départ, même si je suis vraiment heureuse loin de tout ça, il m'arrivait souvent de vouloir rentrer, vraiment chez moi. Même le goût affreux du café coréen me manque quelque matin.
Mais maintenant que je suis devant le portail blanc, et que je vois ma mère passer derrière les fenêtres de la cuisine, j'ai vraiment peur de sonner, de rentrer. J'ai comme l'horrible impression que si je rentre il me serra alors impossible de repartir. Les petites choses de la vie familiale qui me manque pourrais prendre le dessus sur toutes celle que je ne supporte plus. J'ai sonné et j'entendis aboyer derrière la porte... On a un chien maintenant ?
Je suis partit il y a pile quatre ans, au début de l'été, juste après avoir reçu mon diplôme. Je suis partit aux Etats Unis pour suivre une formation de styliste dans une école privé que mon père me payait. J'ai travaillé durement tout le lycée pour pouvoir partir loin d'ici, loin de Séoul et je me souviens parfaitement du jour de mon départ. Ma mère en pleure, ma sœur qui boudait puis qui me fit un long câlin collé au taxi et l'appel de mon père que j'ai préféré oublié au fond de ma poche. Car si je suis partit c'est un peu a cause de lui, et si je reviens, c'est aussi a cause de lui. Vous trouvez ça compliqué ? Et encore pour le moment j'ai l'impression de gérer. On verra plus tard quand je le verrai a nouveau, la première fois depuis mon départ. Je ne l'ai même jamais appelé, prétextant toujours que le prix de la communication était trop cher, mais il ne sait pas que j'appelais souvent ma mère. Je voulais en faite qu'il m'oublie complètement, comme ça quand je le reverrai je pourrais repartir pour New York assez rapidement.
Franchement je suis terrifié, j'ai beau avoir de talons haut, une paire de lunette qui m'a couté bonbon et un regard froid appris avec les années pour me donner de l'assurance, au fond je tremble. J'ai tellement peur d'être incapable de repartir. Pour le moment je rentre chez ma mère, je revois ma sœur et je me repose !
J'ai sonné deux fois et ouvert le portail. La porte d'entré s'ouvrit et un chien, minuscule truc qui d'ici paraît plus être de la race des rongeurs, courut vers moi. Il s'arrêta a mes pieds, le regard pétillant comme si lui aussi m'attendait depuis quatre ans.
« On se connait ? Demandais je. » Il aboya et sautilla comme un lapin. Ils l'ont trouvé ou ce truc, je paris que c'est encore un coup a ma petite sœur. Ma mère s'arrêta a la porte, j'ai levé la tête et déjà ses yeux étaient humides.
« Omma ! Râlais je pour qu'elle ne pleure pas. Je ne reviens pas de l'armée, je suis entière. Qu'est ce que cela aurait été si tu avais eu des fils ?
-Je n'en ai pas eu, dit elle. Alors laisse moi m'inquiéter avec ce qu'on m'a donné... » J'ai sourit et j'ai gratté la tête du ras.
« C'est quoi ? Demandais je.
-Le chien de ta grande tante, elle est morte il y a trois mois. Elle l'a donné a ta sœur.
-A Mihi ? Mon pauvre... » Il aboya a nouveau et j'ai tiré ma valise sur le chemin de pierre. Le chien me suivit, quand je suis arrivé a coté de ma mère et qu'elle m'embrassa le front j'ai demandé :
« Et il a un nom ?
-Choupette !
-C'est une fille ?
-Non, un garçons... » J'ai regardé Choupette et j'ai grimacé il courut alors a l'intérieur, même quand on veut faire entrer un homme dans cette maison on le féminise. Depuis que mes parents ont divorcé ma mère vit seule avec ma petite sœur de 19ans. Elle n'a jamais voulu se remarier ou juste avoir un compagnon, elle répétait : ''Vous êtes les deux seules amours de ma vie.''
Quand j'ai retiré mes chaussures ma mère les regarda comme si elles allaient faire des trous dans son parquet et dit : « Ca doit abimer le dos de porter ça tu sais... »
Ca sent le gâteaux brulé mais devant l'immense pile de pancake noirs j'ai sourit et ma mère fut contente d'elle. On s'assit a la table de la cuisine, Choupette a mes pieds pour que je le nourrisse. Il est vraiment moche ce truc, ma grande tante avait des goût bizarres, elle avait aussi un chat égyptien sans poil. Heureusement que l'on a hérité du chien. Ma mère me demanda si j'étais fatigué, si je voulais du chocolat liquide et du lait, si je n'avais pas trop mal au pieds, si je trouvais que la ville avait changé et encore une fois si j'étais fatigué. Je suis épuisé et dans le taxi j'ai regardé mes mains, je n'ai pas voulu voir la ville.
« Ton père a appelé... dit elle en se levant.
-Il fallait sans douter...
-Il t'invite au restaurant toi et MiHi. J'avais préparé tout un repas mais ça attendra ce weekend...
-Tu sais on peut remettre a demain avec papa, le restaurant ne vas pas disparaître.
-Non laisse, ce weekend j'ai organisé une fête alors... » Elle me fit un énorme sourire et j'ai forcé le mien. Et crotte ! De un je vois mon père dans quatre heures et de deux j'ai le droit a une fête entre voisins pour mon retour. Ma mère a toujours adoré ça, faire des fêtes pour tout et n'importe quoi, alors le retour de la fille prodige c'est a ne pas louper. Je vais devoir écouter ma mère expliqué a quel point ma vie a New York était formidable et a quel point je suis doué dans ce que je fais et acquiescer avec un sourire. Je vais voir des personnes qui eux me connaissent mais qui sont pour moi inconnu et qui j'espère le resteront. Et ce que je craint d'avance est le moment ou ma mère va dire : « Tu pourrais bien nous jouer quelque chose au piano... Comme quand tu étais petite. »
J'ai pris ma valise et je suis monté a l'étage quand ma mère fut occuper par un coup de téléphone. En quatre ans cela n'a pas beaucoup changé, les cadres du couloirs sont différent, avant c'était des fleurs, désormais des oiseaux. Ma mère aime beaucoup la nature. Devant la porte de ma sœur un tapis avec écrit : ''Big Bang'' mais pas pour le groupe de Hip Hop, non pour le vrai Big bang, ce qui créa l'univers ou je ne sais pas quoi. Demandez a ma sœur si vous avez des questions. Devant ma chambre encore un tapis rouge foncé que ma mère a toujours voulu que j'ai car ''il va parfaitement avec mon dessus de lit'' mais que j'ai toujours trouvé hideux, jusqu'à aujourd'hui. J'ai ouvert la porte et la pièce était dans la pénombre. La lumière passait dessous les volets, j'ai tout ouvert en grand, effrayé un pigeon et j'ai put voir tout le quartier.
On habite en haut de la ville, dans un quartier riche ou les gens aiment élevé leurs enfants et ou les écoles sont pas trop loin. C'est vraiment joli mais tellement ennuyant. Dans le jardin d'en face, de Monsieur Park un jeune garçons lisais un livre sur une chaise longue... Je ne me souviens pas qu'ils avaient un fils. Il a pas l'air moche... rah je vais pas commencer, m'en fout des mecs d'ici je repart dans moins d'un mois. Je me suis assis sur mon lit face a la fenêtre, puis je me suis allongé pour enfin m'endormir...
J'ai fais un drôle de rêve, j'étais une énorme guitare et l'on me frappait avec des drapeaux américains. Je me suis réveillé en sursaut et ma mère debout a coté de moi me tendis le téléphone.
« C'est pour toi chérie, désolé de t'avoir réveillé.
-Pas grave Omma ! » J'ai pris le téléphone que je l'ai immédiatement amené a mon oreille. Dès qu'il se racla la gorge et que j'entendis une porte coulissante se refermer dans le bruit de fond j'ai compris qui c'était et que j'aurai dut dormir encore un peu. Je préfère me faire frapper par des fanions que de devoir déjà affronter ça.
« Soon Bok ?
-Appa...
-Comment vas tu ? Je pensais avoir un appel de toi depuis que tu es rentré.
-Je suis rentré il y a dix minutes... » J'ai regardé mon réveil et j'ai rectifié : « Depuis trois heures...
-On vas toujours manger ensemble ? Me demanda t'il avant de parler a quelqu'un d'autre.
-Oui bien sur...
-Tu disais ?
-J'ai dis oui je viens avec MiHi...
-Tu peux arrivé un peu plus tôt, je vais devoir repartir assez vite, j'ai une réunion avec la SBS, ça ne vous dérange pas de manger tôt ?
-Je ne pense pas... » Derrière lui des bruits de pas, des rires et des gens qui lui disent bonjour.
« Parfait, je pense avoir finis a... a... Midi pile. » Il est 11h16, il me prend de court, j'aime pas ça. Vraiment pas.
« Ok Papa, on sera là...
-Montez a l'étage si je ne suis pas en bas...
-Oui papa ! T'en fais pas...
-Très bien a tout de suite Mihi... euh Soon Bok. » j'ai raccroché et je me suis laissé tomber en arrière. Il n'as pas changé du tout, la même tendance a écouter une réponse sur trois, a échanger nos prénoms et a parlé loin du téléphone. Je ne veux pas y aller, vraiment pas et surtout pas a ça maudite agence. Il n'a pas intérêt de déjà parler business sinon je quitte la table et je vais faire du shopping pour me passer les nerfs. En bas ma mère me sourit et au moment d'enfiler mes chaussures a talons j'ai trouvé a la place une paire de converse blanche.
« Oma ? Elles sont ou mes chaussures ?
-Tu auras moins mal au pieds avec celle là ! Dit elle en sortant de la cuisine.
-Oma ! Tu sais que les chaussures a talons si on ne les portent pas en ville on les portes jamais.
-Tu es grandes tu n'as pas besoin de ça ! » J'ai rouspété mais enfilé quand même. Elle posa ses mains sur mes épaules et me regarda dans les yeux en souriant.
« Je suis heureuse que tu sois enfin de retour. » Cela me pinça le cœur, personne ne sait que je ne suis finalement pas là pour longtemps. Ils pensent tous que je vais travaillé en Corée, j'arrive pas a leur dire, je ne sais même pas si j'y arriverait un jour. J'ai sourit et j'ai ouvert la porte, derrière moi le portail grinça et MiHi avança en montant les marches a cloche pied et en tirant sur ces ances de sac a dos. Elle n'a pas changé, ces cheveux ont poussé elle fait plus jeune femme mais elle a encore des attitudes de gamine. Elle vit mes chaussures, monta les yeux et me vit.
« Unnie ? Me demanda t'elle en penchant la tête comme si elle ne me reconnaissait pas.
-Parfait, je pensais venir te chercher au lycée. Papa nous attend, on va le retrouver a l'agence... » Je lui ai tiré le bras mais elle ne bougea pas d'un centimètre.
« Quoi ? Demandais je.
-Je... euh... a l'agence vraiment ? Me demanda t'elle comme terrifié. Je... Je vais me changer d'abord, je ne vais pas y aller en uniforme. Je te retrouve devant hein ? C'est mieux comme ça non ?
-Comme tu veux ... » Elle me fit un énorme sourire et courut jusqu'à la porte d'entré. Quand elle entra ma mère dit : « Met de jolie chose, la robe que je t'ai acheté la semaine dernière... » Ma mère veut toujours que l'on sois jolie quand on va voir notre père c'est une façons de lui dire ''regarde comme je m'occupe bien de mes filles moi !''. Ma sœur commença a monter les escaliers quand j'ai crié : « Regarde dans ma chambre j'ai un Cadeau pour toi ! » Elle cria un ''D'accord'' et on entendit la porte se claquer.
Ma mère m'accompagna devant le portail puis salua monsieur Park et son fils, le jeune homme au bouquin, devant leur voiture. Quand leur voiture partit elle me glissa a l'oreille : « Son fils est avocat au tribunal du centre ville, célibataire et assez joli garçons. Il paraît qu'il gagne une fortune. » Et voilà ça commence, je veux retournez a New York !